Genealogie de la Dynastie Foreke-Dschang
1. Efo Tanju’nju
Après une dispute de succession entre Cheussap et Tanju’nju, ce dernier désigné “nkweti” ne l’accepte pas et déclenche une guerre fratricide qui entraînera la scission de Atouala ; il se dirigea vers Atsang pour y créer sa chefferie.
2. Efo Atsa’nguene
Utilisera beaucoup de persuasion pour étendre son territoire de Atsang.
3. Efo Leke’ane
Avait pour surnom “Kwhuelikong” (mort-flèche). Il aété assassiné à l’aide d’une lance par un homme Foto qui le soupçonnait d’avoir des relations coupables avec son épouse ; il s’en est suivi une guerre de 9 ans entre les Forêké-Dschang et les Foto. L’appellation ” Forêke-Dschang” pour désigner Atsang, découle de ce qu’on avait pris l’habitude, parlant de ce groupement de dire Atsang Fo’Lekane (Atsang du chef Lekane). A l’arrivée des Allemands, cette appellation tût définitivement retenue.
4. Efo Assonzia
A conduit victorieusement la guerre de neuf ans déclenchée contre les Foto, après la mort tragique de son père.
5. Efo Nken-Mbu surnommé Mgu’a Ntschu
Comme parure, il portait sur sa barbe une plume de paon {“ngou”). Il a eu des enfants de très grande taille.
6. Efo Ndongmbou Paul
Efo NdongmbouII lui a été attribué deux surnoms. D’abord celui “Saarnelong”, c’est-à-dire “casse rock”, du fait de sa puissance et de sa combativité. Il écrasait toute résistance ennemie sur son passage. Ensuite “Nkè-mnek”, qui signifiait “presseur des yeux”. En effet, comme il avait le larmoiement, car il essuyait souvent ses yeux, il a vu l’arrivée des premiers Européens Allemands qu’il a installé dans l’actuelle ville de Dschang. Il était très estimé par le capitaine allemand HAUPTMANN, Commandant de la ville de Dschang qui a fait de lui le Burgermester (le maire). Le jour de son intronisation comme Burgermester, HAUPTMANN invita tous les chefs à danser le “ngou” àla chefferie Forêké-Dschang, devant le Burgermester et le Commandant assis.
Peu avant sa mort, Ndongmbou a recommandé àson héritier de mettre fin à l’inimitié qui existait entre les Forêké-Dschang et les Foto. Il est décédé le 09 avril 1825, après avoir été baptisé quelques jours auparavant par le R P. GONFLER, c’est alors qu’il a reçu le prénom de « Paul ».
7. Efo Djoumessi Mathias (1900-1966)
Efo Djoumessi MathiasConsidéré comme une figure emblématique de l’Histoire camerounaise ; il est né en 1900 à Foréké-Dschang du chef Ndongmbou et de Ndontsa ; Il fait ses études à la Mission Catholique de Dschang. Alors qu’il est Moniteur catéchiste, le 09 avril 1925, il succède à son père et devient ainsi le 7ème chef du groupement Foréké -Dschang et de la dynastie Tandjoundji.
La vie du chef Djoumessi ne peut être mieux cernée qu’à travers deux dimensions : politique et religieuse ; II entre en politique en 1946 comme Délégué à la première Assemblée Représentative du Cameroun. Six Camerounais sont membres de cette Assemblée au sein de laquelle il représente les régions Bamiléké, Bamoun, du Mbam, du Mungo et du Nkam. Pendant quinze ans. il sera tout à tour Délégué. Conseiller et Député à l’ARCAM. En 1947, il créa et dirigea jusqu’en 1963 le Kumze, Association Culturelle et Politique qui a œuvré pour la revalorisation des langues et de l’identité socioculturelle des Bamiléké et a contribué de façon significative à la libéralisation du Cameroun.
II dut se rapprocher de l’UPC pour bénéficier du soutien d’un mouvement politique plus fort ; et, en 1943 il est le tout premier président de l’UPC dont Ruben Um Nyobe est le Secrétaire Général. Il démissionne de ce poste et du parti pour marquer son opposition au moyen préconisé pour se libérer du joug colonial, à savoir la lutte armée. Il expliqua alors qu’il “ne pouvait être le conducteur d’une voiture sans freins”; qu’il “avait des œufs à protéger et le vendeur d’œufs ne provoque jamais des bagarres au marché”. En fait, Djoumessi Mathias pensait qu’on pouvait accéder à l’indépendance sans violence ; aussi l’Eglise catholique l’invitait elle à agir de la sorte. C’est, selon cette logique1 qu’en dépit des protestations de certains de ses amis politiques, il constitua une liste avec un français, Monsieur LAGARDE Marcel, pour montrer que la haine contre le colonialisme n’était pas la haine contre le blanc ; Cette finesse dans la démarche ne l’a pas cependant soustrait à la suspicion des colons qui continuaient à le taxer de révolutionnaire. Cela lui valut au moins cinq détentions préventives, mais sans condamnation.
En 1958 Djoumessi Mathias est Ministre d’Etat dans le tout premier gouvernement camerounais que dirige André Marie Mbida. Il est ministre résidant à Dschang en 13GO ??? dans le gouvernement de Monsieur Ahmadou Ahidjo et organise victorieusement la résistance contre les maquisards. Dès 1925, il s’est penché sur le problème social de l’habillement des femmes, contribué à atténuer les rigueurs des rites de veuvage, engagé la libération des populations du joug des chefs traditionnels, s’est attaqué à certaines pratiques et coutumes rétrogrades.
Sur le plan économique, Djoumessi Mathias a œuvré pour la modernisation de l’agriculture : adoption de nouvelles méthodes culturales. Introduction de nouvelles variées de cultures, et de la culture attelée, il a aussi engagé un véritable combat pour la libéralisation de la caféiculture. Il s’éleva enfin contre le raisonnement des produits comme le savon, le sucre, le sel. Le pétrole ou l’alcool, etc. Il créa en 1948 une Coopérative de Collecte et de Vente des produits, la COOP-COLV, ancêtre de l’actuelle Union des Coopératives de Café Arabica de l’Ouest (UCCAO) dont il fut l’un des administrateurs. A sa mort il était encore membre de la Chambre d’Agriculture du Cameroun et Président de la COOPCOLV.
Sur le plan religieux, Djoumessi Mathias est baptisé en 1921, el s’est engagé comme moniteur catéchiste et auxiliaire de missionnaires blancs. Devenu chef, il tente d’opérer une symbiose entre la religion catholique et les religions traditionnelles africaines. Car, pensait-il, les deux religions recèlent des valeurs certaines. En conservant des éléments de la religion traditionnelle compatibles avec le Christianisme, le chef Djoumessi apparaît comme un précurseur de l’inculturation qui interpelle l’église aujourd’hui. Il s’est marié à l’église une première fois en 1924 avec Catherine MAPAMO ; il dût ensuite, en raison de ses contraintes coutumières et des épreuves de toutes sortes, vivre une expérience polygamique. Optant définitivement pour la monogamie, il se remarie deux autres fois, à Mélanie DJIA (1936) et à Julienne MAMEKONG (1940) après les décès, chaque fois, de la précédente épouse. Son nationalisme et son engagement politique lui ont valu l’excommunication par Monseigneur Paul SOUQUE en 1950. Cela ne l’empêcha pas d’assister régulièrement à la messe dominicale avec sa femme et ses enfants. En 1954, son excommunication sera levée.
Alors qu’il fête ses noces d’argent avec sa troisième épouse il éprouve un malaise. Après vingt jours de maladie, il décède à l’Hôpital de Dschang, le dimanche 1er mai 1966. Il repose depuis Ie 05 mai 1966 au caveau royal à Lifem-Zwenlah.
Toutes ses croisades lui ont permis d’être titulaire des mérites Indigènes de troisième, deuxième et première classe. Officier de l’Académie, Chevalier de l’Etoile Noir du Bénin, Chevalier de l’Ordre National de la Valeur.
Voilà brossée à grands traits la vie de Djoumessi Mathias: chrétien, chef traditionnel, nationaliste. Seulement, écartelé par les exigences de cette partie à trois dans la même personne, il dût choisir l’église et l’Etat au risque de sacrifier quelque chose ; le Groupement et ses traditions en pâtirent fortement. En fait, la vie de Djoumessi Mathias était entièrement vouée au Christ ; Il s’employa à évangéliser sa chefferie. On l’a vu à l’œuvre, luttant contre les traditions “rétrogrades”, affrontant les notables féticheurs et les prêtres indigènes kougang ???, confiant l’éducation de ses enfants aux religieux, essayant de constituer autour de la chefferie une communauté chrétienne fervente, contribuer à créer la paroisse Saint Augustin de Dschang, assister aux offices religieux et recevoir les sacrements… Il est constant que Djoumessi Mathias est un de ces grands hommes que l’Histoire ne produit pas tous les jours.
Dommage que les historiens borgnes ne le citent que rarement au Cameroun, car comment, peut-on l’ignorer quant on évoque l’histoire de l’UPC ? Comment peut-on oublier qu’il a crée dans les années 1930 la toute première école en langue bamiléké qui, à son temps, délivrait l’équivalent du CEPE (mbô) ? Que l’alphabet en usage est précurseur de la langue yemba d’aujourd’hui ? Qu’il a composé l’hymne du groupement et traduit l’hymne camerounais en langue vernaculaire ? Peut-être Djoumessi Mathias a-t-il difficilement concilié les influences contradictoires, chacune aussi puissante que l’autre, qui s’exerçaient sur lui : d’un côté, celles des missionnaires catholiques et des chefs de l’Administration coloniale dont les actions étaient complémentaires et convergentes, de l’autre côté celles des chefs traditionnels et des notables Bamiléké qui le considéraient comme un chef déviationniste et comme une menace pour l’avenir de leurs coutumes ancestrales. Peut-être est-œ pour cela que ses ennemis politiques de tous bords n’ont pas raté l’occasion de faire boire une potion amère au Groupement qu’il a su faire rayonner pendant plus de quarante ans ; toutefois parce qu’il a mené le bon combat, celui pour le bien-être de l’homme et de la société de son temps, Djoumessi Mathias n’est pas mort dans l’esprit de ceux qui l’ont connu, ont vécu et partagé sa foi en l’avenir du Cameroun, ou ont été instruits sur sa vie ; II n’est même pas mort du tout car, seul l’oubli constitue la véritable mort.
8. Efo Djoumessi II Edmond (12 novembre 1930, 23 mars 2002)
Efo Djoumessi II EdmondHomme de cœur et de convictions Né le 12 novembre 1930 à Forêké-Dschang de Djoumessi Mathias et de MAPAMO Elisabeth, il fit ses études primaires à l’Ecole catholique de Dschang, ses études secondaires à SASSE Collège, puis des études en soins infirmiers au Nigeria.
Il est tour à tour infirmier au dispensaire de Bamendou (1958-1960) puis à l’Hôpital de Dschang (1960-1966). En mai 1966, il succède à son père et devient le 8ème chef du groupement Foréké-Dschang. Le règne qui commença fort bien prit une tournure épique qui révéla le combattant, l’homme de convictions et le visionnaire qu’il était. Avant même qu’il n’accède au trône il sait que sa vie a fini d’être paisible. En effet lorsque le 5 mai 1966 on l’arrête pour devenir chef, son adjoint (le Kweti NKENGLIFACK Marius) est absent et, il apprendra dans la soirée que ce dernier, qui ambitionnait de succéder à leur père, a juré qu’il sera tôt ou tard chef. Le même soir, le troisième personnage de la succession s’évade du « Lifem » (forêt sacrée) et disparaît dans la nature sans explication aucune ; lui aussi rêvait d’être chef. Comment ne pas comprendre, dans ce contexte, que le trône sur lequel on est assis peut être soustrait ? Sa nature d’homme chaleureux, affable et optimiste l’aideront toutefois à mieux affronter l’adversaire. Entouré de sa Mafo, des neuf notables et autres notabilités de Foréké-Dschang, il passera une période de noviciat qualifiée par les observateurs de très prometteuse. A sa sortie du « Lifem », il confirme le serment qu’il a prêté le 3 mai auprès du corps de son père défunt de poursuivre avec abnégation, courage et dévouement l’œuvre de ses prédécesseurs à la tête du groupement.
Les hostilités contre sa personne s’ouvrent en Décembre 1966 ; la chefferie est perquisitionnée et tous les documents et archives du chef sont emportées, le jeune chef dût faire bon cœur d’une mauvaise fortune, Il vaque avec détermination à ses occupations quotidiennes : sa ferme de Busy Home Palace prospère, les associations coutumières sont invitées à se réorganiser, des nouvelles générations des Mazon reçoivent leurs noms, la scolarisation des enfants, notamment celle des filles est encouragée, les agriculteurs sont invités à moderniser les méthodes de travail, etc…
C’est alors que le 4 novembre 1969, il est convoqué à la préfecture de Dschang et mis aux arrêts sans explications. Transféré a Mantum, il y séjournera pendant six ans puis sera libéré. A sa demande Mme MOMO MAZEUTEM Anne, sa Mafo assure la vacance à la tête de la chefferie entre 1970 et 1975, recevant les instructions appropriées et rendant compte de ses activités. En 1975 alors qu’il est libéré, l’auteur de ses maux, son Kweti NKENGLIFACK Marius qui avait refusé la fonction, réussit son triste projet en obtenant un arrêté de désignation comme Chef supérieur de Forêké-Dschsng.
DJOUMESSI II Edmond s’établit d’abord à Nkongsamba, déplaçant du même coup le ‘cœur1 de la chefferie de Dschang vers son nouveau lieu de résidence ; toutes les populations qui lui sont restées attachées se rendaient a Nkongsamba pour renouveler leur allégeance. Une lutte souterraine s’engagea, conduite par des volontaires de tous grades, en attendant le retour du chef, Efo DJOUMESSI II Edmond.
Incidemment celui-ci se retrouva à Dschang pour aider à la manifestation de la vérité dans un procès entre deux concitoyens devant le Tribunal de Grande Instance ; en marge, il participa aux funérailles de la mère d’un ami et… le peuple reconnut son chef et l’accueillit avec tous les honneurs dus, au grand dam de “Nkangsa”, “le chef des blancs” ; Il fut à nouveau arrêté, ce qui lui donna l’occasion de se défendre. Le Sous-préfet d’alors et son complice, auteur de cette nouvelle forfaiture furent condamné par le tribunal à lui payer des dommages et intérêts pour arrestation et séquestration abusives. Désormais plus rien ne s’opposait à son installation à Foréké-Dschang, son frère ennemi ne l’entendit pas de cette oreille ; dans la foulée, il saisit le TGI de Dschang pour s’opposer au jugement d’hérédité rendu en 1966 au profit de DJOUMESSI II Edmond perdit le procès devant cette instance ainsi qu’à la Cour d’Appel de Bafoussam en 1985.
Désarmais, fort de sa double légitimité, populaire et judiciaire, DJOUMESSI II Edmond s’installe définitivement à Busy Home Palace, la résidence qu’il a créée et qui est depuis lors la résidence officielle du Chef Supérieur Foréké-Dschang, Il dut lutter énergiquement au cours des années qui suivirent, contre les accusations calomnieuses et mensongères de son frère et contre la pauvreté, donnant aux populations une leçon de courage et combativité indescriptibles. La ferme est restructurée ; il crée une carrière de sable utilisant de technologies nouvelles et exploite toutes ses autres compétences. Hier infirmier des détenus à Mantoum, le voici infirmier des pauvres dans son “palais”. Il consulte, conseille et soigne ses anciens et nouveaux malades ; II faut le relever, lorsqu’il était en activité comme infirmier, il a marqué les malades par son dévouement et son abnégation. L’Histoire nous dit que c’est grâce à sa manière de servir qu’il eut la vie sauve alors qu’il était en service à Bamendou pendant les années du maquis, il soignera toute sa vie des malades en désespoir de cause et souvent démunis, partageant avec eux jusqu’à ses repas. Ce faisant, il menait une vie d’amour qu’il a voulu bâtir plutôt que celle de haine, il aimait répéter qu’il n’avait pas de haine particulière contre son frère qui a failli le précipiter à la mort Et lorsqu’on lui demandait les raisons de son indulgence, il rétorquait de regarder le visage d’un homme haineux… qui devenait laid et s’apparentait à celui d’un animal II ajoutait que comme tout se paie ici bas, son frère recevra tôt ou lard le salaire de l’acte qu’il a posé sans que lui le chef n’ait à faire quoi que ce soit. DJOUMESSI II Edmond était un homme de caractère, ferme dans ses convictions, affable, honnête, juste et généreux, sa famille et lui-même ont dû pâtir de cette qualité. Tenez tous les dimanches, il faisait préparer plusieurs mets à la chefferie sans avoir invité qui que ce soit. Dieu sait qu’il s’est agi dans les dernières années de sa vie, d’un moment d’intense communion entre lui, sa famille et son peuple. Pendant ces instants, il donnait tout, allant chercher dans ses réserves, il était aussi très généreux dans l’effort et sa carrière de sable où les horaires de travail étaient extensibles, dans la vie publique qui l’a sollicité jusqu’à son dernier souffle, à sa ferme, à la poursuite de nombreux projets de son groupement renaissant.
Lorsqu’il s’élevait contre ce qui apparaissait à ses yeux comme une injustice, ses yeux devenaient vifs, ses doigts se raidissaient et… il était transfiguré, peu maîtrisable et prêt à tout C’est alors qu’il déclarait que le “ciel n’avait qu’à s’écrouler, il y aurait des poteaux pour l’en empêcher” .
En vérité, c’est en réaction aux déviances de la gouvernance qu’il a adhéré au début des années 1990 au Social Démocratie Front (SDF), parti d’opposition dont il a été le tout premier Président dans la Menoua. A l’appel des populations et soucieux de leur sécurité et de leurs intérêts immédiats, il y a pris le recul par rapport à ce parti quelque années plus tard, déclarant comme son père 40 ans plus tôt, qu’ « un vendeur d’œufs évite tout heurt même des moindres ». Ainsi, savait-il se soumettre aux servitudes de sa qualité de chef traditionnel, Chef attachant et charismatique, il savait rester à l’écoute des populations sans exclusive. Dés sa réinstallation à Busy Home Palace en 19S5, il s’est efforcé d’assumer au mieux ses responsabilités temporelles et spirituelles dont notamment les présidences des réunions au « Lifem » [bois sacré), de la confrérie des NKougang (ndzée), des conseils de notables, des funérailles auxquels il était invité, des festivités traditionnelles de Pâques… Chaque-occasion, il savait trouver des mots justes pour communiquer avec ses interlocuteurs, donne des orientations et des conseils ; II est de notoriété que DJOUMESSI II Edmond était un communicateur leur ??? hors pair. Ainsi, a-t-il su reprendre attache avec ses pairs, les chefs traditionnels de laMenoua et de l’Ouest, et réoccuper sa place restée inoccupée au sein de leur association ainsi que les impliquer à la lutte pour la réhabilitation de la chefferie Foréké-Dschang en particulier et de la chefferie Bamiléké en général. L’Histoire retiendra que de sa posture privilégiée de chef, il a œuvré pour le respect des traditions, de valeurs et repères ancestraux partagées, et pour le développement économique, social et culture de son groupement.
Victime lui-même de la persécution et de l’injustice, il a mieux que quiconque su apprécier et faire partager les bienfaits de la paix et de la sécurité de chaque être humain ainsi que de l’éthique dans la gestion de la chose publique. A la question de savoir ce qui se produira après sa mort, il répondit sans hésitation qu’un meilleur jour se lèvera à Forêké-Dschang. Dommage qu’en raison de la vanité et de l’égoïsme des hommes, il n’ait pu donner toute la mesure de ses potentialités.
9. MOMO MAZEUTEM Anne (1970 – 1975)
MOMO MAZEUTEM Anne qui a assuré la régence de la Chefferie après l’arrestation du Chef DJOUMESSI II Edmond.
10.NKENGLIFACK Marius (1975 -2005) imposé par l’administration puis destitué par cette dernière par Arrêté du 22/08/2005 du Premier Ministre.
11. Efo Djoumessi III Wamba Mathias
Efo Djoumessi III Wamba MathiasNé le 21 décembre 1970 à Kumba; “Arrêté” le 06 avril 2002 pour succéder à son défunt père SM DJOUMESSI II Edmond, Djoumessi III Wamba Mathias est obligé de suspendre, momentanément ses études doctorales. Après le stage rituel probatoire au La’kam, il monte au trône le 28 juin, puis est installé officiellement 9ème Chef de la dynastie le 06 Juillet 2002 pour poursuivre l’œuvre de la refondation du groupement Forèké-Dschang, entrepris par son père et, conduire à l’unité et au développement des trente mille âmes du groupement.