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MARIAGE

    FONDAMENTAUX DU MARIAGE YEMBA

Chez les Yembas, comme dans tout le pays Bamiléké le mariage d’un homme et d’une femme était une union des 2 familles:(parents, frères, sœurs, cousins et cousines qui entrent dans une sorte d’union centrée sur le couple avec divers droits et devoirs); la femme disait ” Je suis mariée à la famille telle…” .

Le mariage était une étape de vie naturelle, voire quasi obligatoire aussi bien pour une jeune fille que pour un jeune garçon à un certain âge avec comme fins:

1- Procréer (faire des enfants. les éduquer. les entretenir pour en faire des éléments valables de la famille enfin d’assumer le rôle naturelle de la pérennisation de l’espèce )

2- Partager la vie (vivre ensemble les joies et peines dans un groupe de plus en plus grand et puissant: vivre les fondamentaux de la culture)

3- Réaliser ensemble les différents travaux nécessaires pour vivre et survivre (construction des logements, cultures vivrières, pêche, chasse, petit  élevage de basse cour, préparation des repas, etc…)

4- Réaliser des travaux ou des taches liées à la prospérité de la famille (culture industrielle, élevage, commerce, etc…)

 

En général le mariage passe par les phases suivantes:

 

LES CINQ ÉTAPES DE MARIAGE YEMBA:

 

I – PREMIER CONTACT/TOQUER LA PORTE/ OU MA’A PUEHE

Cette Phase comporte les 3 étapes suivantes:

  • Point du départ du projet d’union (initiation ou début): soit les parents du garçon, soit  les jeunes concernés eux mêmes.
  • informations et négociations éventuelles pour adhésion de chaque famille,
  • 1er contact entre les 2 familles (on dit Cogner ou toquer la porte)

Cette phase aboutit en cas de succès aux fiançailles reconnues.

II – CÉRÉMONIE DE LA DOT / MARIAGE COUTUMIER

La dot chez les Yembas est l’ensemble des cadeaux que le futur marié donne à la famille de la fille.  On précise toujours que la dot ne représente pas un achat de la femme. mais des cadeaux apportés à la famille de la fille pour la remercier d’avoir élevée la future épouse et d’accepter de sceller l’alliance entre les deux familles.

Cette étape qui se passe chez les parents de la fille réunit les 2 familles en nombre généralement important. C’est la phase au cours de laquelle la dot est définie et réglée, et où tous les accords sont donnés et les enfants bénis coutumièrement par les parents.

Au cours de cette réunion, à l’origine appelée jour de dot, qui est devenue, pour tous, le mariage coutumier formel, on suit un programme en plusieurs points:

  • Arrivée et accueil de la famille du garçon, chargée de plusieurs objets et produits divers devant correspondre à la liste minimale préétablie et communiquée par la famille de la fille (Chèvres, porc, plantains, ignames, sac de riz, tine d’huile, sac de sel, casier de bières et de jus, vin raphia, vin rouge, alcools comme whisky ou gin, les enveloppes etc…)
  •  Présentation des principales personnes (noms et liens de parenté)
  • Présentation, par le maître des cérémonies du garçon (proche parent ou ami) de l’objet de la visite généralement d’une manière théâtrale comique mais très poliment et coutumièrement significatif;
  • Échanges longues entre les 2 familles qui amènent la famille de la fille à dévoiler petit à petit qu’elle a la fille recherchée en utilisant plusieurs artifices amenant la famille du garçon à montrer  l’importance et la force de sa demande en payant le prix de plus en plus élevé; on profite pour vérifier que le garçon reconnait la fille , même entièrement voilée.
  • Les négociateurs entre en scène pour vérifier que la liste communiquée a été exécutée , en nombre et en valeur, ils discutent entre eux les valeurs d’enveloppe et en cas d’accord, l’assemblée est informée aussitôt.
  • On passe à une des phases les plus importantes: Les fiancés doivent s’engager devant tous par le partage de kola, du même verre de vin raphia et dire oui (accepter) devant les familles réunies
  • Discours des parents pour marquer leur acceptation et la bénédiction de leurs enfants  désormais coutumièrement mariés.
  • Chants et danses (entonnés tour à tour par les 2 familles)
  • Le grand festin est ensuite partagé et on se régale avec les mariés.

III – ACCOMPAGNEMENT DE LA JEUNE MARIÉE CHEZ SON MARI

Dans l’ancien temps cette phase était très importante et constituait le véritable mariage coutumier.

D’une façon générale, après la dot, on fixait un jour spécial pour accompagner la mariée chez son mari (lui montrer le chemin qui mène chez sont mari) .

Le cortège d’accompagnement (LEWA) était composé en majorité des femmes membres de la famille de la mariée et plusieurs autres femmes de son quartier et amies et à coté de la mariée une petite fille  de sa famille qui devait lui tenir compagnie pendant un temps limité plus ou moins long. Le cortège était charge outre de produits alimentaires et boissons , de divers cadeau de mariage pour la mariée (tissus, foulard, parures, casseroles, etc…).

Chez Le mari la famille réunie avec des voisines et amis a préparé plusieurs mets et boisson pour accueillir les hôtes. Une marraine a été désignée pour entourer et conseiller la mariée .

Le cortège vient en chantant et est accueilli dans une ambiance très festive (chants et danses, dons d’argent sur le visage du soliste)

La famille du marié se charge de mettre à sa guise une enveloppe en argent pour chaque sac de nourriture ou autre cadeau reçu.

La fête se termine sur un grand repas chants et danses.

Notons qu’afin d’éviter des dépenses, certaines personnes contournaient cette phase en organisant:

  • ou une “fuite” de la fille (une fois dotée la mariée s’enfuit pour rejoindre son mari)
  • ou bien un “Rapt” de la fille (après la dot, le mari, sans prévenir, débarque chez chez la fille et l’enlève)

Aujourd’hui cette phase d’accompagnement a presque disparu chez les Yembas.

 

IV – MARIAGE CIVIL / CONTRAT DE MARIAGE

Il s’agit ici du mariage devant un officier d’état civil qui aboutit à un acte écrit de mariage, contrat signé conjointement par les mariés, les témoins, les parents dans certains cas et l’officier d’état civil représentant l’Etat. Ce type de mariage  est obligatoire aux yeux de la législation camerounaise; il se passe de la même manière pour tous les camerounais dont les yembas .

Les bans sont publiés pendant au moins un mois dans les mairies de naissance et de résidence des futurs mariés.

Au cours de ce mariage il est nécessaire de choisir entre les options “biens communs ou biens séparés”, puis “régime polygamique ou régime monogamique” (pour l’homme lors de son premier mariage).

V – MARIAGE RELIGIEUX

Ce mariage est pratiqué par les yembas qui ont déjà passé la phase du mariage civil; il s’agit d’aller se dire oui devant Dieu et devant les hommes. Pour les jeunes Yembas le mariage religieux gagne beaucoup de terrain et représente l’étape ultime du processus de mariage.

 

 

 

 

 

 

–          Vie maritale

–          Interdictions / mfoue

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